La création de mon blogue m’a apportée de très belles surprises, dont une des plus merveilleuses est de voir ressurgir des amitiés du passé, dont certaines remontent à l’école primaire. C’est le cas d’Hélène, avec qui j’ai eu le bonheur de déjeuner récemment.
Hélène a porté à mon attention une possible ambiguïté autour du mot « libre ». Pour sa part, elle l’avait perçu dans le sens de « libération », comme si j’avais eu à quitter quelqu’un ou quelque chose qui me faisait sentir prisonnière. Pour moi, il était plutôt ici question de liberté, celle qui vient avec la solitude, et qui nous permet pleinement d’agir selon nos croyances, nos besoins, nos envies. Libération et liberté sont intimement liées, quoique bien différentes.
Allons-y donc de quelques réflexions sémantiques…
Bien sûr on peut se sentir totalement libre à divers moments de la vie, comme les jeunes adultes qui partent faire le tour du monde après leurs études, par exemple. Cette liberté euphorique est extraordinaire, mais pas nécessairement pérenne.
Je crois que se sentir vraiment libre est un état qui fait sa place progressivement dans notre vie après une série de libérations, souvent reliées à des épreuves, à mesure qu’on avance sur notre chemin. Les années que l’on passe à élever une famille, à gagner un salaire pour la faire vivre et avoir un toit sur la tête, à endurer la maladie, à gérer des conflits familiaux… tout ça met la liberté en attente. Il y a quelques années, je me suis libérée d’une relation toxique dangereuse, au prix de beaucoup de souffrance, sans pour autant me sentir ensuite totalement libre...Chaque chose en son temps, et un temps pour chaque chose, dit-on.
Évidemment, mes réflexions sont toujours basées sur ma propre expérience… et je sais que, pour me sentir aussi libre aujourd’hui, j’ai dû effectivement quitter certaines situations qui « m’emprisonnaient » psychologiquement. Aurais-je pu me sentir aussi puissamment libre sans avoir passé à travers tout ça? Sûrement pas avec la même intensité, ça j’en suis convaincue.
Deux étapes marquantes de ma vie se sont suivies de très près dans les derniers mois. J’ai atteint 40 années de carrière, et peu de temps après je célébrais mes 60 ans. L’addition des deux a eu l’effet d’une gifle, d’un « reality check ». J’ai décidé qu’il était grand temps que j’aille voir ailleurs, alors j'ai sauté dans le vide.
J’ai pris ma retraite. Première libération, et toute une. J’ai eu des discussions importantes et apaisantes au sein de ma famille. Deuxième libération, très émouvante. Je suis allée revoir un ancien amoureux pour clarifier et confirmer les enseignements apportés par cette relation. Troisième libération, très gratifiante. Tout ça en deux semaines. Ce tsunami d’émotions m’a beaucoup secouée, mais m’a surtout démontré tout le pouvoir que j’avais en moi de prendre en main mon propre bonheur afin de profiter de cette jouissive liberté qui s'ouvrait à moi toute grande 💙
Comme je l’ai déjà mentionné, je suis solo, car c’est ce que la vie met sur mon chemin depuis un bon moment. Alors oui, je suis libre… et solo. J’adore ma vie, j’ai décidé d’en faire quelque chose de beau, et j’y arrive plutôt bien.
Dans mon cas, c’est la vie solo qui m’a offert cette précieuse et puissante liberté, que je chérie comme une amie. Par contre, je ne crois pas que la liberté soit réservée à la vie solo.
Car oui, j’ai toujours ce rêve qu'il est possible d’être libre… à deux.