Peut-on vraiment décider de rester célibataire à tout jamais?
Beaucoup de gens se proclament « célibataire par choix » sur différents groupes de discussions. Personnellement, je n’aime pas cette expression. Je crois que les gens qui l’utilisent le font par dépit, par découragement (sincère, sans en douter).
Je suis solo et libre en ce moment car c’est ce que la vie m’offre. Je n’en ai jamais fait le choix, c’est un état de fait. Le seul choix que j’ai est de m’en plaindre ou d’en prendre avantage, tout en sachant que mon statut actuel n’est pas nécessairement un état permanent. Évidemment, je ne connais pas ce que sera « ma suite », mais à aucun moment je ne décréterai que je suis solo par choix. Ce serait me mentir à moi-même.
Je crois qu’être solo n’est pas un choix à proprement parler. C’est une étape de vie, tout comme être en couple… On ne devient pas« amoureux•se par choix »… !
Parlons de la fameuse expression « j’aime mieux vivre seul•e que mal accompagné•e ». Ça, c’est un choix, une véritable prise de décision qui suit habituellement une mauvaise expérience amoureuse. Mais, encore une fois, ce choix n’est pas forcément permanent… et il a le dos large!
Avec les années et selon les apprentissages que l’on tire de nos relations, on vient à savoir avec certitude ce que veut dire, pour chacun de nous, être « mal accompagné.e ». Ce qui est triste c’est de croire que c’est la seule et dernière option qui s’offrira à nous. Pour ma part, quand j’aurai à nouveau l’option d’être « bien accompagnée », alors cela deviendra bien évidemment mon premier choix !!
Crois-tu vraiment que cette option ne s'offrira plus jamais à toi? Tu as décidé de fermer la porte, vraiment? Alors je suis triste pour toi. Je comprends que tu crois avoir souffert beaucoup trop pour garder cette porte entr’ouverte.
Mais quand on a exploré et compris nos schémas de souffrance et qu’après un long travail d’introspection, on est arrivé à les relier à nos blessures d’enfance, les outils qu’on s’est donnés nous permettent de redonner une chance d’être un jour « bien accompagné•e ». J’y crois encore, oui, même à 60 ans.
Ce que je veux transmettre comme idée ici c’est que rien n’est final. Tout état, quel qu’il soit, évolue et change. Alors décréter être célibataire par choix, c’est délibérément et définitivement fermer la porte à tout altération de ton état.
La vie de couple, comme la solitude, sont des passages dans notre vie, des états non-permanents. L’idée est de vivre ces étapes comme elles doivent être vécues, et bien comprendre ce qu’elles ont chacune à nous enseigner.
Car on apprend de toutes nos relations (même et surtout de la pire des pires) et de la même façon on apprend de nos périodes de solitude. Toutes sont riches en enseignements…En fait, le choix se trouve dans ce qu’on décide de retenir comme enseignement de chacune de nos expériences, que ce soit en couple ou en solo.
Je crois que l’erreur de ce choix se trouve dans la peur de souffrir, ou de répéter des mauvais patterns de relations passées. Si c’est le cas, alors c’est un mauvais choix. Si c’est le cas, je ne peux que te conseiller de retourner fouiller encore plus loin en toi pour comprendre et accepter les raisons qui t’ont dirigé•e vers ces patterns et ultimement ce choix non-équivoque de vivre seu•le pour le reste de ta vie.
Il faut cesser de blâmer la vie et les autres, cesser aussi de se conforter dans son choix de rester seul•e en fermant la porte à tout ce qui pourrait se présenter dans ta vie. Nos échecs relationnels ne peuvent pas tous être imputables à d’autres qu’à nous. Ce serait trop facile. Oh… détrompes-toi, j’ai été la première à le faire… Mais tant qu’à moi, même quand l’autre est à blâmer, on a une portion de responsabilité qu’il faut explorer pour mieux se comprendre. Il est important de rester indulgent•e et honnête envers soi-même à travers cette exploration.
Aussi heureuse que je puisse être dans ma vie solo actuelle, je reste disponible à tout ce que la vie mettra sur mon chemin. À 60 ans et après une longue exploration à l’intérieur de moi, je sais que je suis maintenant mieux outillée pour reconnaître celui qui « m’accompagnera bien ».
L’essentiel est de rester vigilante dans l’ouverture, et de se faire confiance. ❤️