Les premières années suivant une séparation apportent beaucoup de défis, spécialement quand il y a des enfants dans l’équation. Il ya beaucoup de premières fois « sans », à l’image de la première années suivant le décès d’un être cher. Car il s’agit bien d’un deuil, dans les deux cas.

Tant que les enfants sont jeunes, on continue à prévoir des vacances « familiales », même si on est devenu parent solo.

Pour toutes sortes de raisons, je n’ai pas eu de conjoint régulier depuis ma séparation, il y a vingt ans. Mes enfants étaient d’âge scolaire primaire. Je me suis fait un devoir de les emmener en vacances, au meilleur de mes moyens. Je salue la Sépaq pour ses tentes Huttopia toutes équipées, qui nous ont permis de belles expériences de camping!  Pour une maman solo, c’était le plan parfait😊!

C’est quand les enfants sont devenus ados et qu’ils ont eu des emplois d’été que l’enjeu des premières vacances en solo a fait surface.

Le syndrome du « loser »

J’ai ressenti un certain vertige en 2016 quand j’ai réalisé que mes garçons ne me suivraient plus pour les vacances d’été. Bien sûr, les vacances en groupe ou avec des amies deviennent la solution idéale pour plusieurs, mais cette option ne m’interpelait pas. Ne vous méprenez pas, j’adore mes amies! Mais je ne me voyais avec aucune d’entre elles en compagnie rapprochée pendant plusieurs jours.

J’en étais à mes premières décisions de femme solo post-séparation, et la crainte d’avoir l’air un peu « loser » me hantait. Oui, oui…. Appelons un chat, un chat. On passe tous et toutes par cet inconfort au départ, à mon avis.

Cette année-là, j’y suis allée prudemment en choisissant deux jours dans un spa/centre de santé dans le Bas St-Laurent. Expérience mitigée, puisqu’il a plu durant tout mon séjour… et que je suis rapidement arrivée à ma limite quant au nombre de repas en solitaire que j’étais apte à assumer à cette époque.  Oui, j’étais envieuse de tous ces couples et groupes qui m’entouraient, même si j’avais choisi d’yêtre en solo.

Peut-être que je n’assumais pas encore tout à fait monchoix.

 

Sortir de sa zone de confort

La plupart de mes amies étant en couple, j’ai aussi passé plusieurs journées de vacances à la maison, à tourner en rond, à angoisser sur ma solitude et à stresser à l’idée que je ne ferais rien de mon été. Assise sur mon balcon de 5 pieds carrés, j’ai rempli des pages et des pages de mon journal intime à me lamenter sur mon sort. Ce n’est pas la chose à faire sur le long terme, mais je crois que c’est un passage inévitable. La réflexion et les remises en question sont essentielles pour voir clair en avant, et l’écriture est un outil précieux dans ce processus.

Et puis, j’ai décidé de me secouer et je me suis cherché un chalet à louer. Les petits chalets intimes ne sont pas nombreux sur les plates-formes de location… et, pour me sentir en sécurité, je ne voulais pas me retrouver dans le fond du bois au bout de dix kilomètres de chemins de terre. Je voulais me sortir de ma zone de confort, mais à certaines conditions, quand même! J’étais sur le point d’abandonner quand une jolie maison estrienne entourée de fleurs est apparue dans mes recherches. Je me suis sentie attirée par cet endroit, et j’ai réservé une semaine en août.

J’appréhendais tout de même mes premiers moments de solitude dans cet endroit inconnu, en pleine nature. Je ne savais pas comment je réagirais. Mais dès que je suis entrée dans l’allée qui menait à la maison, j’ai su que j’y serais bien. Ce soir-là, alors que prenais mon premier repas sur la terrasse face au soleil couchant, j’ai été envahie par l’émotion.J’avais franchi une étape énorme, et je savais que j’étais exactement là où je devais être à ce moment de ma vie.

 

Se retrouver soi-même

Cette première semaine de vacances en solo m’a reconnectée avec moi-même. Me retrouver moi, seule, et me sentir aussi bien, a été une expérience transcendante, presque mystique. J’étais en totale gratitude envers la vie, et envers moi-même aussi, de m’être offerte cette occasion de me redécouvrir, et de comprendre que je n’avais besoin de personne pour me rendre heureuse. J’y étais arrivée toute seule.

On a tous des occasions de se challenger, de faire disparaître les différentes appréhensions qui s’installent souvent dans nos vies de solitaires. Pour moi c’était ce chalet, mais ça peut être une retraite de yoga, un voyage à l’étranger, une randonnée en montagne…

Donnez-vous la chance d’apprivoiser ce nouveau statut de solo, reprenez contact avec vos envies, réappropriez-vous les projets que vous aviez mis de côté « en attendant ».  

Ne mettez rien en suspend…. Le bonheur c’est maintenant 😊.

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