Décembre arrive…et avec lui ce temps de l’année si challengeant pour les personnes solos. Oui, Noël s’en vient, et tu devras y faire face encore une fois.

Comment accueilles-tu le temps des Fêtes cette année? Tu le vois venir avec joie? Il te fait peur? Tu voudrais t’endormir le 15 décembre et te réveiller le 3 janvier?

On ne se mentira pas… la période de l’année dans laquelle on embarque en ce moment se décline sous bien des versions, selon notre situation personnelle. Mais inévitablement, elle apporte et magnifie des émotions profondes, des joies, des déceptions, de grands vides, des envies de disparaître, de se pousser loin, loin.

C’est à Noël que la situation dans laquelle on vit en tant qu’individu se présente dans sa version la plus exacerbée. Je salue brièvement les personnes en couple, parents et membres de grandes familles heureuses pour lesquelles Noël est un feu roulant de bisous, de bonheur, de bonne entente et de réunions de familles dénuées de malaises et soigneusement coordonnés entre le 20 décembre et le 4 janvier.   Bien que je vous envie un peu, ce n’est pas de vous dont je veux parler ici.

Noëls changeants

Il y a les Noëls feutrés quand nos parents nous réveillaient en pleine nuit pour développer les cadeaux.

Il y a les Noëls maladroits de notre adolescence où on est gênés d’aimer encore les cadeaux et les soupers avec la parenté.

Il y a les Noëls fiers de notre début de vie adulte avec notre nouveau chum ou blonde, quand c’est à notre tour de recevoir nos parents et la parenté pour le réveillon.

Il y a nos premiers Noëls attendrissants de nouveaux parents, où on laisse toute la place aux rires de nos nouveaux amours, de notre nouvelle famille tant souhaitée.

Il y a les Noëls douloureux où on cache à nos proches les difficultés de cette vie de famille qui ne s’est pas révélée être celle dont on avait rêvé.

Il y a cette première veille de Noël déchirante que l’on passera en solo, parce que les enfants doivent maintenant se partager entre papa le 24 et maman le 25.

Et il y aura tous ces Noëls où on s’obligera à décorer la maison et à entretenir la magie… pour les enfants.

Le temps passera, les enfants grandiront, on apprivoisera Noël d’une nouvelle façon, souvent différente d’une année à la suivante. Les plus chanceux•ses se trouveront un•e amoureux•se et une famille substitut, mais pour d’autres, ça n’arrivera pas.

****J’ai une pensée toute spéciale cette année pour des amies qui vivent le deuil de leur conjoint, et qui devront passer au travers des Fêtes en solo pour la première fois. Je vous aime. ❤️


Noël autrement

Alors que les précédents 24 décembres rassemblaient chez moi la grande famille de mon conjoint, je me retrouvais maintenant seule la veille de Noël. L'année de ma séparation, ma bonne amie de l’époque, elle-même solo mais sans enfant, m’avait invitée à une soirée chez des amis. L’intention était bienveillante et sincère, mais me retrouver chez des inconnus alors que je savais mes deux amours chez leur père, en train de célébrer avec les grands parents, les oncles et les tantes (et leur nouvelle belle-mère…), me donnait juste envie de me rouler en boule et pleurer.

Le 25 se fêtait toujours avec la famille de mon côté, mais pas cette année-là. En effet, ma séparation avait eu de tristes effets collatéraux sur mes proches, et je me suis retrouvée doublement isolée à ce premier Noël après celle-ci. Mes amours sont arrivés en matinée , on a joué, mangé des cochonneries, on a rigolé. Juste tous les trois. J'avais préparé la traditionnelle dinde pour le souper, et la journée s'est déroulée dans une belle atmosphère festive, malgré tout.

Je me disais que les prochains Noëls seraient plus joyeux.

Noël joyeux, même solo.

Les années ont passé, et ma vie solo de maman séparée est graduellement devenue ma norme. Certaines épreuves ont apporté des défis importants, et je ne vous cacherai pas que j’ai eu certaines années envie de m’endormir pour deux semaines. Mais tant que les enfants sont des enfants, on a une certaine responsabilité de garder la « fête » vivante…même s’il faut pour cela oublier notre propre manque d’enthousiasme…

Puis est venu le temps où je n’ai plus eu à faire semblant. En même temps que je donnais une chance à ma vie de femme solo, j’ai laissé s’installer un bonheur à l’intérieur de moi, qui persistait même à l’approchede Noël. Je ne dis pas que cela a été facile chaque année. Oui, j’ai envié beaucoup d’ami•es, oui j’ai souhaité être dans les bras d’un amoureux à Noël. Mais à l’instar du reste de ma vie, puisque cet amour n’arrivait pas, j’ai choisi l’option d’accepter la situation. La tradition du 24 chez papa et le 25 chez maman étant ancrée pour mes fistons, il me revenait à moi de décider de la façon et l’humeur dans lesquelles je passais ma veille de Noël. Avec les années, j’ai fini par recommencer à aimer la période des Fêtes, à me faire un petit cocon douillet en solo, et à profiter des rares soirées festives chez des ami•es. Le temps finit toujours par faire son travail…

À 60 ans maintenant, avec les fistons devenus adultes, je ne donne plus autant d’importance aux dates… Il est devenu plus important pour moi de profiter au maximum de la présence de mes amours devenus adultes, même quand on fête Noël le 23 ou le 28 décembre 😉.  Cette année sera mon premier Noël de retraitée, et je compte bien prendre ça trèèèès relax.

Joyeux Noël 🎄!

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